Texte par
Marie Abeille
©MNHN / photo Mucem
Le Mucem a ouvert ses archives aux jeunes créateurs qui devront penser des pièces textiles autour de la collection d’ex-voto du musée, ces objets offerts aux divinités pour leur rendre grâce ou leur adresser nos prières. C’est au concept de l'ex-voto plutôt qu’à la forme que les pièces devront répondre : faire un vœu ou remercier. Chaque étudiant y puise une réflexion et s’attache à produire un vêtement, un échantillon de matière, un tissu, perpétuant ainsi des savoir-faire ancestraux de l’artisanat textile.
Comme toujours, Itinérance tend à encourager la transmission des savoir-faire et fait la part belle à l’artisanat au sein d’une industrie qui n’échappe pas aux enjeux de notre époque. Des enjeux écologiques, mais aussi sociétaux, que l’on retrouve dans les réflexions des étudiants de l’ENSAD. Face à l’impératif d’industrialisation, la place de l’artisanat et de la « recherche par le faire » prend alors tout son sens.
Une élève présente une volonté de combler le manque de représentation de ces savoir-faire, une autre souhaite leur rendre hommage à travers son travail. Pour réaliser ces pièces uniques, les jeunes créateurs passent par l’apprentissage des techniques dispensées par leur cursus de design textile : maille, tissage, teinture, ennoblissement, sérigraphie ou encore crochet. Leur professeure parle de « design émotionnel », quand les mains, la tête et le cœur s’accordent, suscitant un rapport affectif au vêtement. Émancipé de sa dimension religieuse, l’ex-voto devient source d’inspiration à la fois dans son aspect sériel et dans celui du vœu ou du remerciement qu’il incarne. Les apprentis designers ne fabriquent pas un simple habit, ils pensent et vivent une pièce textile dans toute sa dimension allégorique. Ici on ne fait pas de la mode, on créé de la matière.
Certains y voient l’occasion de passer un message politique, à travers le féminisme notamment, d’autres une célébration de la parentalité ou du corps. Tous semblent s’accorder sur la question écologique, s’interrogent sur la fin de vie des productions textiles. Dans une industrie polluante où la fast fashion est reine, comment constituer des matières qui soient pérennes, que l’on puisse assembler dans une pièce textile pensée pour durer ?
Texte par
Marie Abeille
Le Mucem a ouvert ses archives aux jeunes créateurs qui devront penser des pièces textiles autour de la collection d’ex-voto du musée, ces objets offerts aux divinités pour leur rendre grâce ou leur adresser nos prières. C’est au concept de l'ex-voto plutôt qu’à la forme que les pièces devront répondre : faire un vœu ou remercier. Chaque étudiant y puise une réflexion et s’attache à produire un vêtement, un échantillon de matière, un tissu, perpétuant ainsi des savoir-faire ancestraux de l’artisanat textile.
Comme toujours, Itinérance tend à encourager la transmission des savoir-faire et fait la part belle à l’artisanat au sein d’une industrie qui n’échappe pas aux enjeux de notre époque. Des enjeux écologiques, mais aussi sociétaux, que l’on retrouve dans les réflexions des étudiants de l’ENSAD. Face à l’impératif d’industrialisation, la place de l’artisanat et de la « recherche par le faire » prend alors tout son sens.
Une élève présente une volonté de combler le manque de représentation de ces savoir-faire, une autre souhaite leur rendre hommage à travers son travail. Pour réaliser ces pièces uniques, les jeunes créateurs passent par l’apprentissage des techniques dispensées par leur cursus de design textile : maille, tissage, teinture, ennoblissement, sérigraphie ou encore crochet. Leur professeure parle de « design émotionnel », quand les mains, la tête et le cœur s’accordent, suscitant un rapport affectif au vêtement. Émancipé de sa dimension religieuse, l’ex-voto devient source d’inspiration à la fois dans son aspect sériel et dans celui du vœu ou du remerciement qu’il incarne. Les apprentis designers ne fabriquent pas un simple habit, ils pensent et vivent une pièce textile dans toute sa dimension allégorique. Ici on ne fait pas de la mode, on créé de la matière.
Certains y voient l’occasion de passer un message politique, à travers le féminisme notamment, d’autres une célébration de la parentalité ou du corps. Tous semblent s’accorder sur la question écologique, s’interrogent sur la fin de vie des productions textiles. Dans une industrie polluante où la fast fashion est reine, comment constituer des matières qui soient pérennes, que l’on puisse assembler dans une pièce textile pensée pour durer ?