Texte par
Marie Abeille
brodé par Hafida
Chez Emna
Fête du village
Se retrouve dans l’habit traditionnel qui souligne son identité. Elle parle d’avant - avant l’an 2000, quand elle vivait plus haut dans les montagnes. L’autre n’a pas connu cette époque et porte un amour différent à ce vêtement chargé d’histoire. Elle aime le porter lors des célébrations, pas le fabriquer, laissant la tache à ses ainés.
La jeunesse s’émancipe aussi des traditions, s’habille dans les boutiques de Tataouine ou dans les fripes tunisiennes - la transmission s’effectue sans s’imposer et les codes évoluent sans fondamentalement changer.
Yesmine & Abderrahim
Car le progressisme n’est pas l’apanage du monde occidental, preuve en est l’actualité.
En Tunisie, l’adoption en 1956 du Code du statut personnel مجلة الأحوال الشخصية tend à un féminisme d’État.
Reconnaissance des droits des femmes, articles de loi paritaires et bouleversement des codes sociaux : quand on vient de loin, la révolution crie fort ses voeux d’égalité.
Dans les chants et les rires - tant de rires qu’il n’est pas nécessaire de parler le même langage pour y participer - elles brodent les mots d’Ouled Ahmed sur des chemises, moitié confectionnées par des couturières de Sousse, moitié chinées dans des fripes du quartier Hafsia à Tunis.
Jamila
Remain
I write
Lettre Waw - Sad - Letter Kaf (au dos)
I go on
My country - I go on
Women
Letter Kaf
Lettre Waw - Sad
Letter
Briefly
I go on
I say - My Country
Women
I say - My Country
Remain
My Country
-
I go on
-
« J’ai écrit , j’ai écrit
Jusqu’à qu’à ce que j’aie tout écrit
J’ai décrit, j’ai décrit
Jusqu’à ce que j’aie tout décrit
Alors, en m’en allant,
En un mot, je dis:
Les femmes de mon pays
Sont des femmes et demies! »
Poème de Mohamed Sghaïer Ouled Ahmed,
Design graphique par Ali Al Masri,
Traduction par Nebil Radhouane
Emna
Ahlem
Najete
Kalthoum
Jamila
Jalima
Khadija
Jamila
Marwa
Esma
Emna
Afef
Letter Waw + sad
Jamila
Sheïma
Awatef
-
I wrote + Briefly
Une fois les bases du projet établies, Alexia est rentrée à Paris, laissant à son acolyte le soin de diriger la suite de la production. Loin de s’être imposée comme simple chef d’orchestre, Caroline a vécu avec elles, chanté avec elles, ri avec elles.
S’est parée des vêtements traditionnels lors de la fête annuelle du village, a questionné, écouté, regardé. A ramené dans ses valises une édition colorée et non genrée, empreinte des mots d’égalité d’un poète engagé.
Village ancien de Guermessa
Couscous à l'ancien village
Embarka
Caroline et Awatef
Chez Mabrouka
Sheïma
Habits traditionnels berbères
Chez Awatef
Yakin
Chez Mabrouka
Sur les toits chez Embarka
Habits traditionnels berbères
Esma